Le télé-travail, anti-agile ? Bilan

télé-travail anti-agile bilan
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Pendant de nombreuses années, il se disait que la distance était mauvaise pour réellement mettre de l’agilité au sein des organisations. Cependant, depuis la période Covid beaucoup de choses ont changé… Et les croyances avec. Quel bilan de ce télé-travail ?

Il était continuellement dit avant la période Covid, que la distance était un frein considérable à l’agilité. Il se disait qu’une équipe scrum devait impérativement être colocalisée. Pourtant, il n’y a pas eu le choix, le COVID a imposé de travail à distance.

Le télé-travail devenu imparable

Le télé-travail est clairement devenu un impératif pour un grand nombre de gens pour choisir une mission ou poste. Pourtant celui-ci avait beaucoup de difficultés à s’imposer au-paravant la période COVID.

En effet, cela était presqu’un tabou dans la plupart des entreprises ; celles l’autorisant déjà faisait office d’extraterrestre. Maintenant celles qui tentent de supprimer ce travail à la maison en temp partiel deviennent de vrais monstres aux yeux d’un grand nombre. Certes, cela concerne en majorité l’univers du digital mais qui représente à présent un pourcentage important de la population.

Un critère d’embauche

A ce jour, il n’est plus rare de voir sur des fiches de missions ou de postes écrivant : « partie en télé-travail »… Et clairement, les profils pouvant se permettre de choisir sur un marché tendu en terme de recrutement en font un des critères les plus importants avant même la notion de salaire.

Toutes les entreprises ne mettant pas en avant des possibilités de télé-travail doivent à présent accepter de se fermer la porte aux meilleurs profils. Oui, une partie de la population se refuse à présent de répondre à une offre où le mot n’y ait pas inclus… Certains n’hésitent plus à le mettre dans la balance des négociations.

Un critère aussi de rejet

Si la période COVID a permis clairement de changer les moeurs dans un grand nombre de pays, le télé-travail peut également devenir un frein à l’embauche.

En effet, les entreprises proposant du télé-travail à temps plein et cela souvent par manque de place ou pour des raisons salariales sont également confrontées à un soucis d’embauche. De moins en moins de gens désirent du télé-travail à 100%… En effet, de nombreuses personnes ont été impactées par le manque de « relation sociale », un travail dans de pays appartements pas forcément des plus agréables.

Il semble que le télé-travail en temps partiel est l’actuel argument qui attire le plus de monde sur le marché du travail.

Fin du télé travail !

Certaines entreprises osent dire « le télé-travail » c’est terminé. Tout le monde doit revenir tous les jours sur son lieu de travail. L’exemple le plus triste est celui de Tesla. Alors que cette entreprise faisait rêver un grand nombre de gens, son image se dégrade de jour en jour… L’entreprise est clairement en déclin : « un service après vente considéré comme l’un des pires de l’industrie automobile », « des plaintes en pagailles », « fin du télé-travail ».

J’ai d’ailleurs traité de ce sujet il y a peu sur La Minute Agile :

Le télé-travail finalement un frein à l’agilité ?

Il est vrai que le bilan global en terme d’agilité est pour ma part mitigé. Si j’ai vu de vraie réussite à cette transition importante de fonctionnement, j’ai également vu de vrais désastres… Mais ces désastres sont pas nécessairement dûs au télé-travail ; ce raccourcis serait simpliste et ne ferait qu’arranger les manager d’anciennes générations.

Le télé-travail pour certains n’a rien changé !

Dans les réussites, nous avons pu voir des entreprises réussir ce passage en télé-travail comme une véritable réussite. Parfois cela a nécessité en revanche quelques mois d’adaptation.

Mais comment cela se fait-il que la transition a bien fonctionné ? Tout simplement parce que les équipes étaient « agiles« … Et pas juste « agile » dans le fonctionnement mais agile dans l’état d’esprit. La différence s’est clairement faites à ce niveau là.

J’ai vu quelques équipes qui ont eu besoin de quelques mois souvent à cause de problèmes humains. En effet, certaines personnes ont mal vécues le passage en télé-travail à temps plein ; quelques constats malheureux de burn-out cachés… de dépressions… Mais à chaque fois, j’ai constaté l’effort insurmontable de managers motivés tentant d’aider du mieux possible…

Incroyable, cette période a mis en avant et agrandit la fracture entre les managers « old school » et ceux qui étaient au service de leurs équipes. En étant à distance à 100%, certains manager ont montré d’incroyables capacités à faire face à des situations inédites et pas des plus simples.

Le télé-travail a aussi été un désastre

En revanche dans certaines structures, le télé travail a été une période catastrophique pour l’entreprise. D’ailleurs, certaines entreprises ont rapidement mis fin à ce concept dès qu’elles pouvaient le faire sans craintes de se retrouver au prud’homme.

Mais comment cela se fait-il de voir un tel faussé de résultats entre les entreprises ? Tout simplement parce que le télé-travail n’a en réalité que mis en lumière des problèmes lattants mais jamais réellement traités. Et la période COVID n’a été que l’explosion d’une bombe à retardement.

A chaque fois où j’ai vu le télé-travail être un fiasco (et ceci sur toute la période), c’est à chaque fois où on constatait de gros soucis :

  • projets ennuyeux et/ou technologies anciennes
  • des équipes déjà peu motivées par l’environnement
  • des équipes peu respectées

Et ceci peut se comparer au passage au « smart office« . Cette pratique a fait des merveilles dans certaines structures…. Mais a également mis en avant de gros problèmes lattants dans d’autres structures.

Bilan du télé-travail ?

Après plusieurs années, mon bilan est sans appel. Le télé-travail n’a été un désastre que dans les structures où l’environnement n’était pas sein dès le départ… En effet dans ce cadre, cela a même clairement fait baisser la productivité des équipes. Mais cela n’est pas du au télé-travail mais aux problèmes sous-jacents qui n’ont jamais été traité.

Toutes les entreprises où il était « bon de vivre« , les résultats ont été très positifs : moins de fatigues (transports dans certaines villes), productivité en hausse, management au service des équipes très efficaces. Et l’agilité y a survécu sans le moindre problèmes mais avec seulement quelques adaptations nécessaires. Le seul constat négatif est que certaines équipes ont du avoir un temps d’adaptation de quelques mois ; mais cela est du fait de l’arrivée soudaine de l’obligation.

Malheureusement, les entreprises ayant mis fin au télé-travail partiel n’ont semblent t’elles pas réellement appris. Elles reprennent leurs mauvaises habitudes pour la plupart, n’ont pris aucune résolution efficace pour changer et continuent à avancer avec de maigres bilans de productivité.

Le télé-travail n’est pas du tout anti-agile ; cette pratique par l’obligation a mis en avant les problèmes de certaines structures… Au lieu de vivre cela comme une période désastreuse, les structures qui l’ont subit doivent au contraire l’utiliser pour évoluer… Ou elles revivront de douloureux épisodes car les scientifiques le disent : « cette pandémie est loin d’être la pire que nous vivrons… Nous pourrions vivre bien plus grave dans les prochaines 20 années ».

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A propos Judicaël Paquet 942 Articles
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