MLP – Minimum Lovable Product

mlp - minimum lovable product
mlp - minimum lovable product

Dans l’univers des startups, il existe de nombreux termes complexes à comprendre qui peuvent se compléter ou parfois se mettre en opposition. Encore peu connu dans l’univers francophone, le terme MLP – Minimum Lovable Product mérite d’être connu.

Dans la lignée des termes comme le MVP (Minimum Viable Product) devenu très populaire bien que souvent mal compris, les entrepreneurs expérimentent d’autres visions. Faisant référence à ce terme très populaire, certains misent plus sur le MLP – Minimum Lovable Product.

MLP – Minimum Lovable Product

Cette notion de MLP – Minimum Lovable Product est définie par la phrase suivante :

«Pour proposer une solution si extraordinaire sur la dimension la plus importante qu’elle inspire une émotion positive à vos clients.»
par Scott Cook

A savoir que ce terme est aussi appelé MAP (Minimum Awesome Product) par certains.

Le MLP – Minimum Lovable Product est un exercice très ciblé destiné à rendre un petit nombre d’utilisateurs passionnés par le produit.

Le plus grand incubateur californien Y-combinator propose un schéma d’ailleurs pour expliquer cette notion :

MLP - Minimum Lovable Product par Y Combinator
MLP – Minimum Lovable Product par Y Combinator

Le fait d’avoir un produit qui passionne une petite communauté (début de la courbe orange) permettra d’acquérir de nouveaux passionnés de façon exponentielle. En effet, les passionnés seront probablement votre meilleure publicité.

Quand, comment ?

Cette notion est très intéressante car il existe différentes stratégies autour d’elle.

Séduire un incubateur ou investisseur

Avoir une bonne idée ne veut pas dire qu’elle séduira. En effet, bien que les incubateurs sont tenus pas des experts de l’investissement, il n’est jamais assuré de les séduire.

Il y a d’ailleurs un exemple très connu sur ce sujet : Dropbox ! Son créateur a tenté de trouver des investisseurs pour lancer le développement de son futur produit… L’échec a été violent. Personne n’a cru au projet.

C’est alors, qu’il a changé sa stratégie d’approche. Croyant réellement en son idée, il a cherché une nouvelle approche : la séduction ! En effet, les aspects techniques présentés n’ont pas eu les effets attendus sur les investisseurs.

Pourquoi ne pas séduire les utilisateurs en créant une vidéo qui montre concrètement les avantages du produit ? Si les outils de backup de données existaient déjà, aucun proposait encore le fait que ce soit automatique (directement dans les fenêtres de windows)…

Et bingo, la vidéo a eu un succès incroyable sur Youtube ; des dizaines de milliers de personnes se sont inscrites pour obtenir une version beta… Une vidéo qui a déclenché des passions, et les investisseurs ont ainsi suivi.

Ce MLP – Minimum Lovable Product a permis à Dropbox de devenir la plus grande société de San Francisco !

Séduire pour naviguer seul

Certains entrepreneurs vont privilégier de mettre la stratégie de MLP – Minimum Lovable Product afin de séduire rapidement un petit lot d’utilisateurs ; ceci dans le but d’atteindre rapidement une croissance à trois chiffres.

Le nombre d’utilisateur et la fidélisation au produit est un indicateur très important pour aller chercher des investisseurs surtout quand le produit existe déjà.

L’idée sera d’aller chercher des investisseurs le plus tard possible afin que les investisseurs prennent moins de part dans l’entreprise. Si cette philosophie n’existe pas en Californie, elle représente l’état d’esprit d’une grande partie des entrepreneurs français.

Comparons le MLP – Minimum Lovable Product

Voici un petit schéma qui montre les 5 parcours stratégiques les plus populaires dans l’univers des entrepreneurs. 

MLP vs MVP vs MMP
MLP vs MVP vs MMP

Bien qu’il n’est pas recommandé dans l’univers des entrepreneurs d’aller vers la case MMP (Minimum Marketable Product), il y a quelques succès incroyables d’entreprises ayant opté pour cette stratégie : exemple Voodoo, éditeur de jeux gratuits sur mobile.

Cependant, cette stratégie de parcours (curieusement très populaire en France) a amené beaucoup d’entrepreneurs à fermer les portes de leurs startups.

[ Article lu 1 fois aujourd'hui ]
A propos Judicaël Paquet 942 Articles
  Paquet Judicaël (expert en transformation et AI) Mes activités en France et en Suisse : - ingénieur prompt - coach AI - architecte de transformation agile - formations agiles personnalisées - sensibilisations et coaching de manager - audits de maturité agile et de situations - coaching agile (équipes, orga, product owner, scrum master, coach agile) Spécialités : scrum, kanban, management 3.0, agilité à l’échelle, lean startup, méthode agile, prompt AI, Intelligence artificielle. [Me contacter]

2 Commentaires

  1. Hello,
    Très bon article, comme d’habitude ! 🙂

    Je rebondis sur ce qui est de la stratégie d’aller directement vers le MMP et qui est « curieusement très populaire en France ». Je trouve cela moins curieux que toi et assez explicable. A mon sens c’est en parti lié à notre système d’enseignement.

    L’enseignement des futurs entrepreneurs se fait souvent en école de commerce et est très théoriques. On y apprend à faire des bonnes boites « à la papa », à monter un business (il faut faire un business plan, un prévisionnel sur X années, etc..).

    On a trop peu d’entrepreneur provenant de l’ingénierie qui eux créent un produit et veulent en faire un business. Les universités américaines laissent plus de place à l’empirisme et donc à un mode de pensée plus proche du MVP.
    Cet enseignement avant tout orienté business que produit se retrouvent aussi auprès des différents interlocuteurs de l’entrepreneur, qui vont plus s’intéresser au business en lui-même qu’au produit.
    Exemple, les financeurs – un banquier par exemple – va surtout s’intéresser aux documents prévisionnels, plutôt qu’au produit. (Financeurs qui ont eux aussi été formés dans ces mêmes écoles de commerce…).
    Pareil pour les circuits traditionnels d’accompagnement qui vont s’intéresser davantage à l’entreprise qu’à son produit.

    Mais les choses évoluent ces dernières années. Avec des entrepreneurs et un écosystème de plus en plus tourné vers le produit et sa valeur, ainsi qu’avec un système éducatif qui se repense petit à petit. Y a de l’espoir ! 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.