Il est important de connaitre la maison du Lean Manufacturing qui est devenu un vrai pré-requis des transformations d’entreprises depuis 20 ans. Bien que l’on parle souvent de transformation agile, il est évident que ces transformations prennent aussi ces notions du Lean Manufacturing.
En effet, le « lean » et l’ « agile » sont deux approches différentes mais qui se retrouvent sur de nombreux points. Certains vont jusqu’à parler de Lean-Agile tant les deux se complètent.
La maison du Lean Manufacturing
La maison du Lean Manufacturing est une représentation simplifiée de ce qu’est l’approche Lean. Nous avons d’ailleurs déjà vu certaines notions au sein de ce blog.
La représentation est assez simple : pour obtenir une bonne stabilité au niveau du socle il faut :
- réduire les mudas
- être dans l’amélioration continue (kaizen)
L’approche Kaizen
Afin d’être dans l’amélioration continue, la maison du Lean Manufacturing propose :
- Le Jidoka : pratique extrême où toute la chaîne de production se met à l’arrêt dès qu’une anomalie est détectée automatiquement.
- Séparation homme/machine : avec l’automatisation des tâches répétitives, il est fortement conseillé de séparer ces tâches à l’intervention humaine.
- Ateliers standard : objectif de standardiser au maximum pour limiter les actions distinctes et trop nombreuses.
Si les deux derniers points sont souvent amenés par l’agilité, il est plus rare de voir l’application du Jidoka dans le monde autre qu’industriel. Bien qu’il existe des approches radicales, l’agile en général (surtout avec le déploiement de scrum) a tendance à avoir une approche différente.
L’anomalie sera priorisée (ou traiter directement si elle présente trop d’impacts) dans un backlog et pas nécessairement traité au moment où elle est découverte. En effet, dans certaines organisations, le fait de traiter tous les bugs quand ils apparaissent amène l’organisation à ne faire que de la correction d’anomalie ce qui empêche de travailler sur les évolutions.
Article sur l’approche radicale : Le bug, on le corrige ou on le supprime !
L’approche Just-à-temps
Cette approche est très connue dans l’univers du kanban ; d’ailleurs ces deux approches sont nées ensemble dans les usines de Toyota. La maison du Lean Manufacturing dans ce contexte propose :
- JAT : une optimisation des flux de travaux en just-à-temps (just-in-time) afin de faire ce qui est nécessaire au moment où c’est réellement nécessaire.
- TAKT Time : définir le rythme de production qui est nécessaire pour produire exactement le nécessaire pour les clients.
- Heijunka : définir le bon rythme pour bien lisser les productions. Cela évite de surcharger le travail humain et d’avoir des moments où les individus se retrouvent sans travail.
Ces approches se rapprochent au final de la culture agile bien qu’elles soient différentes dans leurs façons de s’annoncer.
Résultats de la maison du Lean Manufacturing
Les résultats attendus (le toit) sont de baisser les délais et les coûts tout en augmentant la qualité des produits.
L’agile a une vision légèrement différente des attendus bien que pas si éloigné : avoir des produits de qualités qui répondent mieux aux clients. Il est vrai que les agilistes rappellent que l’agile ne permet pas de produire plus vite mais de produire mieux !
La notion de scope variable pour délivrer un maximum de valeur le plus tôt possible change un peu les résultats attendus. Cependant, les deux approches s’accordent sur le besoin de délivrer de la « qualité ».
Ne peut-on pas utiliser les deux approches dans les entreprises ? Oui cela est possible mais pas dans leurs intégralités. C’est d’ailleurs le parti pris du framework très contesté SAFe qui se dit Lean-Agile.
C’est également le parti pris du framework « agile framing » qui permet de faire des phases de cadrages Lean-Agile.
Article intéressant sur le lean, sur scrum et agile… Beaucoup de termes différents quelques uns nouveaux qui ont fait leurs preuves, d’autres plus anciens dont les résultats majeurs ont été réalisés partout sur la planète. En définitive, est ce que toutes ces approches ne reviennent pas toutes aux fondamentaux : satisfaction des clients (en Q, C, D) et amélioration de la rentabilité de l’entreprise ?
Oui c’est parfaitement ça. Tout est lié :
satisfaction du client -> plus de chance de rentabilité
plus de rentabilité -> plus de chance d’avoir des individus dans un espace sécurisé
espace sécurisé -> plus de chance d’expérimenter et de faire les choses biens
expérimenter et faire les choses biens -> plus de chance d’avoir de la satisfaction des clients