Le secteur de la technologie a toujours été synonyme de croissance rapide, d’innovation et de prospérité. Cependant, au cours des dernières années, une ombre s’est abattue sur ce secteur florissant. De nombreuses entreprises high-tech, autrefois en plein essor, ont dû faire face à des défis majeurs, ce qui a entraîné des licenciements massifs. Mais ce qui est peut-être encore plus intrigant, c’est l’émergence d’une nouvelle tendance : le quiet cutting, une pratique qui pousse subtilement les employés vers la sortie sans les licencier formellement.
Le déclin du secteur tech en 2023
Les années 2022 et 2023 ont été marquée par une série de licenciements massifs dans le secteur tech, en particulier dans la Silicon Valley. Des milliers de travailleurs qualifiés se sont retrouvés sans emploi du jour au lendemain, ce qui a fait sensation dans le monde entier. Cependant, au second semestre, cette tendance au licenciement massif a semblé se calmer, du moins en apparence. Les données suggèrent que cette tendance devrait se poursuivre, mais cela signifie-t-il que le secteur se redresse réellement ? C’est une question qui reste à éclaircir.
Le « Quiet Cutting » : une évolution subtile
La pratique actuelle n’est plus axée sur les licenciements massifs, mais sur les restructurations internes qui remettent en question les fonctions des employés. Cette tendance est officieusement connue sous le nom de « quiet cutting, » par opposition au « quiet quitting, » qui décrit le comportement de certains employés démissionnaires qui cessent progressivement leurs activités. Concrètement, un employé reçoit soudainement un courrier électronique l’informant que son poste au sein de l’entreprise a été supprimé, mais qu’il n’est pas licencié pour autant.
Les réactions des personnes recevant de tels messages varient, de l’allégement de pouvoir continuer à travailler à la crainte que leurs employeurs souhaitent secrètement les pousser vers la sortie, selon divers témoignages. En effet, dans un marché de l’emploi où les opportunités sont limitées, en particulier aux États-Unis, où les licenciements massifs sont monnaie courante, les employés « sans poste attitré » cherchent des moyens de rester utiles au sein de l’entreprise.
Des grandes entreprises à l’oeuvre
Le « quiet cutting » est pratiqué par de grandes entreprises telles qu’Adobe, IBM, Salesforce et Adidas, pour n’en citer que quelques-unes. Bien que les entreprises tech soient en première ligne, elles ne sont pas les seules à utiliser cette méthode.
Démotiver pour pousser au départ
Selon les données d’AlphaSense, une plateforme de recherche financière, les références à la « réaffectation » ou à des termes similaires lors des appels aux résultats d’entreprise ont triplé en un an. Les motivations derrière cette pratique suscitent des spéculations, mais de nombreux observateurs estiment qu’il s’agit d’une méthode visant à décourager les employés pour les inciter à partir. En l’absence de tâches concrètes, le travail devient démotivant et ennuyeux, poussant ainsi les employés à démissionner sans que l’entreprise ne doive verser d’indemnités de licenciement.
Il convient de noter que dans certains pays, comme la France, cette technique peut être associée au harcèlement moral et entraîner des litiges devant les tribunaux. En revanche, dans d’autres pays, notamment les États-Unis, les lois du travail diffèrent considérablement.
D’autres tristes stratégies..
Certaines entreprises américaines ont également recours à d’autres stratégies pour encourager une partie de leurs employés à quitter l’entreprise. Cela inclut les délocalisations forcées, obligeant les employés à déménager pour conserver leur emploi. Ces pratiques peuvent sembler draconiennes, mais de nombreuses grandes entreprises savent que de nombreux employés ne sont pas prêts à faire de tels sacrifices et finiront par démissionner.
Conclusion
En conclusion, le « quiet cutting » est devenu une nouvelle réalité dans le monde du travail, en particulier dans le secteur de la technologie. Cette tendance subtile pose des questions sur l’avenir de la gestion des effectifs et sur la manière dont les entreprises abordent les défis économiques actuels. Elle illustre également le besoin constant d’adaptation et d’innovation, même dans la manière dont les entreprises gèrent leurs ressources humaines.
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