Le mentoring est une excellente méthode pour apprendre le métier à un futur collaborateur motivé ou pour qu’il s’intègre bien au sein de l’entreprise. J’ai moi même eu l’occasion de vivre cette excellente méthode qui m’a d’ailleurs permis de devenir coach agile.
Je vous partage ce retour d’expérience qui peut intéresser certaines personnes intéressées pour devenir coach agile ou scrum master ; je vais vous partager mes succès mais également mes erreurs.
De Scrum Master à Coach Agile
Lors d’expériences précédentes, j’avais eu l’occasion d’endosser le rôle de Scrum Master : une première fois chez TF1 et une deuxième fois chez Rue du Commerce. Cependant les deux expériences étaient assez différentes et je vais expliquer la différence notable entre les deux.
Scrum Master chez TF1
Arrivé comme architecte web chez TF1 et plus précisément dans le département WAT (spécialiste vidéo pour l’ensemble du groupe), on avait décidé en équipe de travailler avec la méthodologie Scrum. J’étais alors responsable technique d’une petite équipe technique.
Etant intéressé pour être ce fameux rôle de « Scrum Master », j’avais décidé de prendre ce rôle au sein de l’équipe. Cependant avec du recul, si j’avais endossé le titre, j’étais loin d’avoir endossé réellement le rôle. Je faisais un mix entre Scrum Master et Chef de Projet.
Nous avions également définit un Product Owner pour la partie fonctionnelle du produit. Cependant son rôle était plus proche d’un chef de projet fonctionnel car la priorisation était détenue par le manager technique de WAT et son rôle se limitait à retranscrire les demandes fonctionnelles en demandes ressemblant à des user-stories.
L’équipe n’avait pas compris la culture agile et avait appliqué le Scrum qu’on avait adapté à notre sauce. On était assez loin d’un vrai Scrum et pas du tout dans une démarche Agile.
L’équipe n’avait cependant pas faux sur toute la ligne car l’intérêt du management visuel était bien compris et les sprints étaient très bien rythmés ; on ne faisait pas de Product Backlog Refinement (ou pratiques équivalentes) mais cela n’était pas encore très répandu non plus à cette époque.
Mes erreurs m’ont appris mon boulot
En fait, cette expérience malgré cette très mauvaise application du Scrum a été très bénéfique pour la suite de ma carrière.
Premièrement, je peux aujourd’hui l’utiliser pour expliquer les choses à ne pas faire ; ayant fait ces erreurs moi même, je sais concrètement les conséquences de ces erreurs.
Deuxièmement, on a quand même apporté une nouvelle approche même partiellement au sein d’un groupe qui semblait bloqué par des processus assez lourd. Le département WAT était un peu le trublion de TF1 comme l’était Free dans la téléphonie et notre démarche de changement dans les processus a eu ses effets positifs.
Troisièmement, ma carrière dans le monde de l’agile a vraiment décollé à ce moment là car si j’avais déjà été membre d’équipes agiles au-paravant, je n’étais pas encore un des acteurs de sa mise en place. Il était important je pense que je sois moteur de la mise en place d’une nouvelle méthode de travail même si en effet, la mise en application n’était pas bonne.
De Scrum Master à Référent Agile chez Rue du Commerce
J’ai décidé ensuite de rejoindre Rue du Commerce où j’avais eu un rôle de responsable de l’équipe front (une équipe de 13 personnes). J’avais pu à ce moment là, réitérer la mise en place du Scrum en endossant à nouveau le rôle de Scrum Master.
Cependant, j’étais beaucoup mieux informé sur la méthodologie et sur les rôles de celle-ci. D’ailleurs, à ce moment là, je voulais amener l’agilité et non plus le Scrum au sein de Rue du Commerce ce qui était une sacré évolution ; le Scrum était une des méthodes pour amener cette agilité.
Sans aller dans les détails, l’application du Scrum était de bien meilleure qualité que dans ma précédente expérience chez TF1 ; c’était encore loin d’une agilité parfaite mais l’expérience de certains membres de l’équipe ont amené à un scrum plus mature (l’expérience a comblé une petite partie du manque d’accompagnement).
Peu de temps après, un nouveau DSI qui a pris les commandes des équipes IT de Rue du Commerce a investi financièrement pour faire venir 2 coachs agile de qualité… Un rôle que je ne connaissais pas vraiment d’ailleurs mais qui manquait cruellement à notre équipe (et même à l’ensemble de l’IT) pour prendre en maturité. Je ne l’ai compris d’ailleurs qu’après leurs arrivés.
Ces deux coachs agiles (Pierre Neis et Nicolas Delahaye) totalement différents mais qui ont su être un très bon duo ont été une étape essentielle dans ma transformation personnelle.
Premièrement, avec leur coaching personnel et de mon équipe (équipe pilote sur la transformation agile de l’entreprise), ils ont su faire de moi un Scrum Master bien plus efficace ; ce métier que j’aimais est devenu avec eux une véritable passion… Vous constaterez d’ailleurs que cette passion est toujours autant présente aujourd’hui.
J’ai énormément appris à ce moment là sur le Scrum mais surtout sur la culture agile.
Il m’impose également de rappeler qu’à l’arrivé de ces coachs agiles, la mise en place d’un excellent Product Owner, Maxime Bernard, qui s’est je pense révélé dans ce rôle, m’a également fait grandir avec lui ; on formait un excellent duo. De plus l’équipe de développement était constituée de développeurs très motivés et qui ont joué le jeu à fond. On a vite ressenti l’efficacité de l’ensemble de l’équipe à devenir agile malgré un contexte fort difficile.
Le mentoring m’a transformé en coach agile
En apprenant la date de leur départ, j’ai eu une chance extraordinaire que Pierre Neis s’occupe personnellement de ma transformation agile au point de me préparer à devenir coach agile. Une véritable phase de mentoring qui a fait en partie ce que je suis aujourd’hui.
Il m’a appris de nombreuses pratiques, m’a transmis une véritable culture de l’agilité et m’a offert cette passion de la transformation agile. En partant, il a d’ailleurs fait en sorte que je sois le référent agile de l’entreprise ; un véritable honneur pour moi et moment de joie immense en apprenant cela. La mise en application du Shu Ha Ri était totale.
Bien qu’un coach agile très discret a rejoint peu de temps après l’entreprise, j’ai gardé cette image de référent agile aux yeux d’un grand nombre de personnes. J’ai d’ailleurs ensuite mis des pratiques encore plus poussées en agilité comme celles-ci par exemple :
- Un Run Kanban en parallèle d’un Scrum pour la gestion des bugs
- Accompagnement d’une équipe du marketing à utiliser du kanban pour eux aussi
- La mise en place d’un Scrum of Scrum sur un projet multi-équipe
- De l’accompagnement agile aux personnes intéressées
Après leur passage, j’ai d’ailleurs pris beaucoup plus de temps pour travailler ma culture agile en me documentant (blog, livres…) et en tentant la mise en place de pratiques semblant intéressantes et pouvant améliorer le contexte de l’entreprise.
Si j’ai osé et si j’ai pu faire autant de choses après leurs passages (mes mentors), c’est parce qu’ils m’ont formé à faire cela mais également à oser faire cela. Pierre Neis est d’ailleurs resté un très bon conseillé après son départ en m’aidant dans mes idées de nouvelles pratiques à appliquer au sein de l’IT de Rue du Commerce. Ce mentoring à distance m’a permis également de prendre en assurance et de prendre peu à peu une véritable stature de coach agile.
Rue du Commerce est devenue une aire de jeu sur laquelle je me suis formé et sur lequel j’ai appliqué un grand nombre d’évolution ; je m’étais même lancé dans une guerre à l’échec presque évident en tentant d’opérer un changement de mentalité au sein des différents managers.
Si les résultats de ce dernier challenge n’ont pas été au rendez-vous, j’ai malgré tout pu obtenir quelques petites victoires (parmi les murs rencontrés) qui je ne doute pas ont finit par amener peu à peu l’entreprise vers cette agilité indispensable pour son futur développement.
Soyons clair, la stature que j’ai pris aux yeux des gens qui m’a permis d’oser ce types d’approches vient de ce mentoring et cette certification de Pierre Neis que je serais le référent agile après son départ…
Oui le mentoring est très important et m’a permis de faire réellement un pas énorme vers le coaching agile (et d’aller bien au delà d’un rôle de Scrum Master++).
De Rue du Commerce à une transformation d’entreprise
Si Rue du Commerce n’avait jamais su passer l’étape des manager dans sa transformation agile (peut-être que cela a changé aujourd’hui), j’avais pris la décision de quitter l’entreprise pour rejoindre la startup Batiwiz qui m’avait mandaté comme DSI et responsable de la réorganisation globale de l’entreprise en effectuant une transformation agile d’envergure.
Cette expérience au sein de Rue du Commerce racheté par Carrefour a été déterminante sur ce que je suis devenu aujourd’hui.
Conclusion
Je fais moi même du mentoring de Scrum Master très motivés aujourd’hui et j’espère que la passion que je leur transmettrait sera aussi forte que celle que m’a transmis Pierre et Nicolas dans le passé.
Pensez au mentoring et apprenez de vos coaches agiles si vous avez la possibilité de le faire car ils sont une source de savoir extraordinaire qui vous permettra d’évoluer tous les jours.
Aujourd’hui, je m’enrichis des questions qu’on me pose régulièrement mais également des autres coaches agiles que je rencontre tous les jours. Le savoir dans le monde de l’agilité est tellement gigantesque et évolutif que l’on apprend tous les jours de nouvelles choses.
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